Animation et diversité
La rue de l’Aiguillerie est située dans la partie de la ville qui comprend les rues les plus anciennes, étroites et sinueuses. Comme la rue de la Loge, ou encore la Grand rue Jean Moulin, cet axe piéton est très fréquenté et empli de boutiques diverses. Vous y trouverez en effet des restaurants, cafés, snacks, magasins de vêtements, accessoires, bijoux, objets de décoration, fripes, ou encore bandes dessinées. Vous y verrez également de nombreux objets exotiques, indiens, ou encore africains. Tous ces éléments font de cette rue l’une des plus vivantes de Montpellier. Trois places successives vous surprendront tout au long de cette chaussée descendante. Étant l’une des plus ancienne de la ville, la rue de l’Aiguillerie est devenu au fil des siècles un lieu des plus cosmopolites, où toutes les origines et les pays du monde sont représentés, d’où une atmosphère très singulière, mais surtout : chaleureuse. Animée la journée, c’est également une voie qui attire de nombreux noctambules, de par ces places et restaurants agréables, ainsi que par le fait qu’elle relie directement la place Jean Jaurès, lieu moderne et branché, à la rue des écoles laïques. Cette dernière débouche directement sur le boulevard Louis Blanc, avenue où de nombreux cafés musicales et restaurants ont pris place, et qui jouxte le quartier des Beaux-Arts.
En descendant cette ruelle animée, vous verrez tout d’abord, sur votre droite, la place Pétrarques, créée en 1715. Il s’agit du premier espace aménagé par planification dans le centre historique de la ville. En effet, cette place, aujourd’hui agrémentée de bacs à fleurs, a été conçue par élargissement de la rue Embouque d’Or, de façon à faire de la place devant les demeures. Si vous levez les yeux, vous pourrez remarquer des gargouilles simiesques, ainsi que la représentation d’un univers animal féérique. La place Pétrarques est également caractérisée par la présence du superbe hôtel de Varennes, dont la façade date du XVIIIe siècle, et qui abrite les musées Fougau et celui du Vieux Montpellier. Les belles voûtes ogivales que vous pourrez admirer au rez-de-chaussée de ce bâtiment, ainsi que la présence d’un puits dans sa cour intérieure, témoignent de ses origines du Moyen Age. Restaurants, disquaires et un pub ont également trouvé un emplacement de choix sur cette place au charme certain.
Un peu plus loin, et toujours sur votre droite : une petite placette, celle de Notre-Dame, emplie de restaurants, et où demeure une ravissante église. Cette église de Notre-Dame des Tables n’a aucun lien avec l’église originelle du même nom, située place Jean Jaurès. Cette dernière, qui date du XIe siècle, était tout d’abord dédiée à Sainte-Marie et prit le nom de « Notre-Dame des Tables » au XIIIe siècle, lorsque les changeurs de monnaie s”installèrent à ses pieds. En effet, durant le Moyen Âge, la place Jean Jaurès n’avait strictement rien à voir avec celle que vous verrez aujourd’hui, si ce n’est qu’elle était déjà très vivante et pleine de monde. Après de multiples destructions et reconstructions, l’église fut finalement détruite en 1794, et vous pouvez actuellement visiter ses vestiges dans le musée sous-terrain de l’Histoire de Montpellier, qui se situe donc sous la place. Mais, dans la rue de l’Aiguillerie, c’est en fait l’ancienne chapelle du collège des jésuites que vous verrez. Elle fut construite par l’architecte Jean Giral entre 1707 et 1748. Devenue église paroissiale, elle a repris le nom de l’église romane d’origine, d’où son appellation actuelle de Notre-Dame des Tables. Après des travaux d’agrandissement, des toiles de Vien ont été rajoutées au XIXe siècle, ainsi qu’un retable en marbre, des statues de Saint Guilhem et Saint Roch, ainsi qu’un maître-autel de marbre avec incrustations de pierres colorées. Puis, pendant la révolution, l’église reçut les orgues de Saint-Thibéry. Vous pourrez remarquer dans le tambour d’entrée un magnifique ciel, redécouvert et restauré en 1992. Jacques Giral en serait peut être le créateur, étant peintre du roi et frère de l’architecte Jean Giral. En effet, la famille Giral est à l’origine de nombreux édifices à Montpellier, tels que la chapelle de l’Hôpital Général ou encore l’hôtel Saint-Côme. Depuis 1629, cette église était le lieu où l’on enseignait de nombreuses disciplines, mis à part la médecine. La place Notre-Dame, quant à elle, fut créée en 1822, quand la chapelle des jésuites devint l’église paroissiale Notre-Dame. Depuis 1995, le lycée, qui occupait les bâtiments de l’ancien collège des jésuites, a été transféré à la Citadelle. Actuellement, vous y trouverez le musée Fabre. Cette église baroque abrite, de plus, un élément des plus remarquables, ajouté également au XIXe siècle : une vierge noire en marbre de carrare, rapportée à l’origine par Guilhem VI, qui l’avait ramenée de ses croisades alors qu’il était seigneur de Montpellier.
Avant d’emprunter la rue des Écoles Laïques et de déboucher sur le boulevard Louis Blanc, vous trouverez enfin une dernière place, celle de la Chapelle Neuve, où cohabitent harmonieusement cafés et restaurants, ainsi qu’une jolie fontaine, du même nom, réaménagée en 1988. Cette place a eu une histoire bien mouvementée tout au long de son existence. A l’origine, on y trouvait en effet une chapelle, détruite par les protestants en 1562, d’où la création de cette place, qui a abrité durant une longue période un mât surmonté d’un bonnet phrygien. Réaménagée en 1982, d’après les plans de l’architecte Bernard Voinchet, elle est, depuis, un lieu réputé pour son calme et sa fraîcheur.
La rue de l’Aiguillerie, caractérisée surtout par son dynamisme, ses magasins et ses placettes, possède également ses petits coins secrets qu’il vous faudra découvrir. En effet, de nombreux hôtel particuliers parsèment cet axe. A côté de l’herboristerie, au numéro 26, vous trouverez l’hôtel de Griffy, construit au XVIIIe siècle et classé monument historique en 1992. La cour intérieure, de forme carrée, est composée de magnifiques colonnes ioniques couplées et montées sur des socles, ainsi que d’un bel escalier à rampe de fer forgé. La porte d’entrée de cet hôtel est embellie par la présence de deux mappemondes et de deux chiens dans des écussons. A l’origine, on y trouvait le premier palais des Guilhem, puis la Société Royale des Sciences y installa son siège de 1776 à 1792. Au numéro 29 se trouve l’hôtel Estorc, ou Saint-Ferreol, qui date du XVIIIe siècle. L’hôtel de Montferrier, au numéro 23, abrite une magnifique voûte ogivale avec, à droite, une petite cour qui conduit à un bel escalier. Faîtes également attention au puits à margelle de pierres, dont le style rappelle la Renaissance et Louis XIV. Un peu plus loin, vous pourrez également repérer les hôtels d’Autheville et celui de Planques. Ce dernier se trouve au numéro 25 et vous pourrez y admirer ses splendides sculptures, en haut des fenêtres, qui sont les représentations du crépuscule, de la nuit, de l’aurore et du jour.
Vivante, colorée, emplie de boutiques hétéroclites, la rue de l’Aiguillerie est un axe où toutes les cultures semblent se mélanger, où toutes les générations aiment flâner, ce qui lui donne un caractère particulièrement chaleureux et unique dans le centre historique de la ville de Montpellier.
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