L’Observatoire de Montpellier
Situé à l’angle des boulevards Victor Hugo et de l’Observatoire, ce bel édifice, bâti en pierre de Caunelle, est une ancienne tour de garde qui marque la pointe sud du centre historique de Montpellier. Actuellement, ce lieu est occupé par une association, et ce depuis 1981 : la Fédération d’astronomie populaire amateur du Midi. La tour de la Babote abrite de plus une petite place ombragée, comme cachée derrière ses murs. Cette dernière, très belle à contempler avec ses arbres et ses fleurs, vous emportera dans un univers serein que seul pourrait troubler le doux murmure de la fontaine située en son centre. Vous y trouverez également d’agréables cafés et restaurants qui vous permettront de faire une petite halte de façon à profiter du calme et de la fraîcheur ambiante.
Haute de 26 mètres, la tour de la Babotte est un monument original qui a eu différentes utilités au cours de son existence. Construite au XIIe siècle, en 1205 exactement, par Guilhem VI, sa partie inférieure est la seule d’origine. Tout comme la tour des Pins, elle faisait partie des anciennes fortifications de la ville de Montpellier, la commune clôture, qui entourait le centre historique, que l’on nomme aujourd’hui l’ »Ecusson ». Cette enceinte, de 2 mètres de large et de 8 mètres de haut, était composée en tout de 25 tours et de 11 portes. Suite à la destruction des murs, lors du siège de la ville par les troupes catholiques de Louis XIII en 1620, cette tour fut néanmoins sauvée. Ce surprenant édifice mesurait à l’époque 15 mètres et dominait un fossé qui sera comblé après la Révolution. Il sera rehaussé une première fois en 1365 avec des mâchicoulis (une construction en surplomb des remparts). Vers 1740, les Etats du Languedoc accordèrent une gratification annuelle de 600 livres pour participer à la construction d’un observatoire. Cette construction s’étalera entre les années 1741 et 1745. A la fin de cette édification, l’Académie des sciences en prit l’acquisition, puis la société royale des sciences y installa son siège de 1757 à 1761. Les astronomes de la Babote voulaient en effet situer la tour dans l’espace. C’est l’abbé Picard qui établit les coordonnées de façon à préciser leurs études, qui seront plus tard légèrement corrigés par le directeur de l’observatoire, Barthélémy Tandon. Le 26 décembre 1783, l’inventeur du parachute, Sébastien Lenormand, aurait même testé sa création en se jetant du toit de la tour.
Le temps a eu raison de l’état du toit, de quelques vitres et des instruments d’observation. Un étage et des tourelles latérales seront rajoutés en 1788 et ce n’est qu’en 1795 que la porte à sa base sera ouverte. En 1832, la tour mesure 53 mètres et accueille un télégraphe de Chappe à signaux optiques sur sa toiture. Durant 23 ans, deux grands bras articulés situés à l’extrémité de la tour servirent à envoyer des messages codés vers Paris. Deux lignes différentes coexistaient, la première passant par Nîmes, Lyon, Avignon et Dijon, la seconde par Toulouse, Narbonne, Tour et Bordeaux. Une correspondance était également établie avec Toulon, Marseille et Bayonne. Premier système de télécommunications de l’époque moderne, cette invention est celle de Claude Chappe, né en 1763, qui mit au point un système de télégraphie aérienne. 500 stations ont fait fonctionner ce système dans toute la France entre 1794 et 1850. Mais l’’invention du télégraphe électrique sonnera le déclin de cette technique en 1855.
Par la suite, la faculté des sciences récupère le bâtiment, mais le quittera en 1890. La tour accueillera alors successivement la Société colombophile de l’Hérault (1899), la société Flammarion, (1903), et en 1950 ce sera le musée de l’histoire de Montpellier qui occupera l’édifice, et ce durant 30 ans. L’Entente Bibliophile reprendra la flambeau, suivi, finalement de la Fédération d’astronomie populaire amateur du Midi en 1981, association qui occupe encore le bâtiment aujourd’hui.
Le nom de cet édifice viendrait de l’occitan « babota », qui signifie « fantôme ». En effet, la légende raconte que cette tour, si particulière, serait habitée par des âmes errantes. Elle fut également appelée « tour des Bains » du fait que des étuves, soit des bains publics, qui dataient de l’époque où les appartements n’étaient pas encore dotés d’eau courante, étaient placés non loin d’elle. Une autre appellation datant du début du XVIIe siècle fut « La Belette ».
Vestige des remparts érigés en 1205, la Tour de la Babote, atypique et imposante, mérite le détour et saura vous séduire de par sa structure et son passé hors du commun…
Les visites se font sur demande à l’office de tourisme. Le tarif normal est de 8 euros et le réduit de 7 euros.
Vous pouvez réserver à ce numéro : 04 67 60 60 60.
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