A Montpellier, la maison de Heidelberg au coeur du rapprochement franco-allemand
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A Montpellier, la maison de Heidelberg au coeur du rapprochement franco-allemand

A l’occasion du 50ème anniversaire du traité franco-allemand, Hans Demes, directeur de la Maison de Heidelberg, centre culturel franco-allemand, nous parle de son association, de conseil pour bien apprendre les langues et bien sur du traité franco-allemand.

 

Pour commencer, pouvez-vous nousprésenter la Maison de Heidelberg ?
C’est un centre culturel créé en 1966suite au jumelage entre la ville de Montpellier et de Heidelberg.Après la guerre, le discours dominant était : il faut commencer à seréconcilier après trois guerres terribles et rapprocher les gens,notamment les jeunes pour se rencontrer, apprendre la langue, ettravailler ensemble.

Tout d’abord, nous donnions des coursd’allemand pour adultes et enfants, auxquels 250
élèves environparticipent chaque semaine. Ensuite, une bibliothèque est àdisposition des élèves pour emprunter des livres, lire lesjournaux, consulter les dictionnaires… Nous avions un serviced’échange qui aide à la recherche de stage en Allemagne ou decorrespondants allemands. Nous sommes également présents dans denombreuses manifestations culturelles (entre 150 et 180manifestations chaque année).

La Maison de Heidelberg participe aussi a un programme de promotion de l’allemand appelé Deutschmobil. Ce programme est àdestination des élèves français pour les convaincre que l’allemandn’est pas si difficile que ça et que l’Allemagne est un payssympathique ! Il s’agit aussi de contrer les clichés qui demeurentvirulent : l’Allemagne serait un pays où il n’y a jamais de soleil, où les gens travaillent toute la journée et ne s’amusent pas ! Quand vous demandez encore aujourd’hui à des enfants de l’écoleprimaire ce qu’ils pensent de ce pays, ils ressortent les clichéhabituels : l’Allemagne, c’est Hitler, la guerre, alors que toutcela est bien loin.

L’Allemagne étant moins touchée par la crise et le chômage sentez-vous unengouement pour l’allemand ?
Ces dernières années nous avonseffectivement observé une augmentation des inscriptions. Beaucoup degens se sont aperçus qu’ils auraient dû apprendre l’allemand àl’école et que maintenant ça leur manque notamment lesdemandeurs d’emplois. Mais il peut aussi s’agir de jeunes retraitésou des personnes qui ont de la famille en Allemagne.

Dans les années 90, l’allemand a perdubeaucoup de terrain dans les écoles françaises. C’est la raisonpour laquelle le programme Deutschmobil a été lancé.La même action a été créée en Allemagne pour le français(FranceMobil). Depuis, il y a une légère augmentation et on estimequ’environ 15 à 16 % des Français apprennent l’allemand. Del’autre coté du Rhin, c’est un peu plus concernant l’apprentissagedu français.

A propos du système scolaireallemand, nous les Français sommes impressionnés par le niveau desjeunes Allemands en langue, en français comme en anglais ! Quelle estvotre recette miracle ?
Oui, j’entends souvent queles Français n’ont pas la bosse des langues. Mais je vous rassure cen’est pas génétique ! C’est plutôt dû à certaines habitudes dans lesystème scolaire en France avec la pratique du cours magistral : leprof parle et les élèves notent. Ce système n’encourage pas l’apprentissage des langues. Il faut donc se lancer, aller dans le pays, dire la première phrase, la deuxième et surtout ne pas avoir hontede faire des fautes. En France, vous sanctionnez trop l’erreur aulieu d’encourager l’effort de l’élève.

Il faut donc accepter qu’au début,quand on va dans un pays étranger, on ne comprend que 10 ou 20 % dece que les gens disent. La deuxième semaine, il y a 5 % de plus et ainsi de suite… Ce qui marche bien aussi c’est de liredes polars. Nous en avons plein à la Maison de Heidelberg ! Aprèsune centaine de pages, sans ouvrir le dictionnaire, faites le point :quels sont les personnages, où ça se passe, y a-t-il eu unmeurtre… Petit à petit, vous enrichissez votre vocabulaire, voussavez où il faut placer le verbe, où il faut conjuguer… Celarentre ensuite sans faire d’effort !

Nous célébrons en ce moment desdeux cotés du Rhin les 50 ans du traité franco-allemand.Pouvez-vous nous rappeler de quoi il s’agit et quel bilan entirez-vous?
C’est quelque chose de trèssimple : il s’agit d’un petit texte qui institutionnalise lacoopération entre les deux peuples. Ainsi, avec ce traité, lechancelier allemand et le président français sont obligés chaqueannée de se voir au moins deux fois pour coordonner leur politique.Dans toutes les institutions gouvernementales, des rencontresobligatoires sont également programmées. Tout cela a permis de sceller la fin dela guerre. Pour les jeunes d’aujourd’hui, c’est quelque chose detout à fait banal que la France et l’Allemagne travaillent ensembleet que la guerre soit terminée. Depuis deux ans avec la crisefinancière, nous voyons bien aussi l’utilité du couplefranco-allemand qui reste le noyaux de l’Europe.

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Philippe Bourguet

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