L’effet JO sur l’économie française n’est pas un mythe, mais une réalité. Si les prévisions fixaient à minimum 6,7 milliards d’euros les retombées possibles de cette prestigieuse compétition sur les villes hôtes, les attentes ont été largement comblées.
Les Jeux Olympiques de Paris se sont déroulés du 26 juillet au 11 août 2024 dans une effervescence qui s’est fait ressentir dans les paris sportifs qui ont battu un record jamais atteint. En effet, l’Autorité Nationale des Jeux (ANJ) a évalué à 360 millions d’euros les retombées des paris sportifs réalisés durant la compétition, dont 5,5 millions d’euros dans la seule discipline de la natation. Soit six fois plus que les paris sportifs exécutés pendant les Jeux Olympiques de Tokyo 2021. C’est dire combien grand a été l’impact de ces olympiades à Paris sur ce seul indicateur. Même si certains fans ont préféré réaliser des paris sportifs hors ARJEL lors des rencontres.
Par ailleurs, la Banque de France évalue à 0,25 % l’impact des Jeux Olympiques de Paris 2024 sur l’économie française. Selon l’institution financière, cet impact est censé se manifester à partir de ce second versant de l’année et contribuera à booster le PIB jusqu’à 0,45 %.
Malgré cela, certains établissements hôteliers se disent déçus des chiffres qu’ils ont réalisés pendant les JO. S’ils reconnaissent avoir eu un plus de 85 %, ils disent que ce pourcentage doit être pris avec des pincettes, car il est divisé en deux. Soit un remplissage de 60 % en juillet et un autre de 45 % durant la période des Jeux paralympiques d’août. Ainsi, pris séparément, ces taux apparaissent inconsistants et faibles.
Une allégation que ne partage pas du tout la ministre déléguée des Entreprises et du Tourisme, Olivia Grégoire. Elle évalue à 9 milliards d’euros les retombées des Jeux Olympiques de Paris 2024 sur l’économie du pays d’ici 15 ans. En sus, elle précise que les signes avant-coureurs sont déjà perceptibles avec une hausse générale de 16 % du nombre de nuitées enregistré dans les cités qui ont abrité l’évènement. Idem pour les musées dont la fréquentation a connu un bond de 25 % sur la même période.
Autres faits parlants, l’Insee a évalué l’impact des Jeux Olympiques Paris 2024 sur le secteur de la construction à plus de 0,3 % de croissance. En plus, les retombées de droit de diffusion et de la billetterie devraient rapporter pas moins de 0,25 % au pays. Par ailleurs, le taux de chômage en France a reculé de 7,3 % pendant les JO. Et il faut également dire que toute personne de bonne foi remarquera le surplus d’activités qu’il y a eues dans les hôtels et dans les restaurants en Île-de-France pendant les JO. De même, les promoteurs évènementiels et services de sécurité ont engrangé de gros bénéfices.
Néanmoins, il convient de relativiser le bilan pour obtenir de meilleures perspectives. Le secteur de la restauration notamment connait un ralentissement depuis un moment et la tenue de JO n’a pas changé grand-chose. En outre, des économistes du sport comme Luc Arrondel évaluent à 4 milliards d’euros l’impact des JO à court terme, alors même que le coût du contribuable est estimé pratiquement au même montant (3,2 à 4 Md €). Pour lui, les Jeux Olympiques n’ont pas vocation à propulser la croissance d’un pays. Il veut ainsi mettre l’opinion publique à l’abri des désillusions même sur le long terme.
Toutefois, la Direction Générale des Entreprises a élaboré en amont un plan d’actions pour garantir les retombées des JO sur l’économie française. Ce plan est axé quatre points forts, à savoir :
- Promouvoir la destination de l’hexagone.
- La promotion des meilleures entreprises françaises.
- L’internationalisation des meilleurs consortiums français.
- Valoriser la branche de l’économie du sport.
Ainsi, les Jeux olympiques étaient une occasion de valoriser le patrimoine touristique, sportif, environnemental et culturel de la France. Le secteur d’activité du sport notamment doit être transformé après la tenue des olympiades. Une nouvelle feuille de route a été arrêtée à l’horizon 2026. Celle-ci repose sur des éléments aussi importants que le développement de l’eSport (et donc des paris sportifs), le développement d’une pratique durable, la formation, le soutien des modèles économiques du sport et l’internationalisation. L’industrie du sport qui compte 600 acteurs en France pourrait ainsi se voir complètement transformé au sortir de ces Jeux.