Après deux soirées au Printemps des Comédiens qui ont conquis le public par le rire, Philippe Caubère nous invite à revivre 1968, cette année culte et déterminante de la société française, par son spectacle Le Bac 68. Il ne pouvait pas ne pas avoir son chapitre à lui, rien qu’à lui, dans cette espèce de Légende du Demi-Siècle que Philippe Caubère déroule sous le masque de son double Ferdinand Faure. Lui, c’est Le Bac 68 , miraculé des événements de mai, étrangeté académique, pris entre consignes d’extrême indulgence du pouvoir et tête ailleurs des élèves.
Et voilà donc Ferdinand face à l’examinateur, voilà Mme Faure mère complotant dans les coulisses de l’Éducation Nationale, voilà tout le petit monde caubèrien – comme on dirait balzacien – tourbillonnant dans cette France prise de vertige. Dire que c’est hilarant n’est pas assez : c’est tout à la fois tendre dans le ton, virtuose dans la forme, sans cesse mis en abyme entre hier et aujourd’hui. Mention très bien, une de plus, pour Philippe Caubère !
Les vendredi 15 juin et samedi 16 juin, le comédien seul en scène fera revivre cette époque féconde, et riche qui bousculait. La jeunesse s’affirmait avec force dans les rues, se joignant aux grèves des ouvriers. Philippe Caubère avait 18 ans, il passait le bac…
Ce spectacle a pour première ambition, comme son titre l’indique, de raconter aux jeunes gens d’aujourd’hui comment leurs parents (ou grands-parents) ont passé le bac en cette année emblématique. Péripétie qui, comme on le sait, ne fut pas piquée des vers… Il a comme intérêt ensuite de faire revivre en direct par les personnages clefs de La danse du Diable, Claudine, la mère, et Ferdinand, le fils, la montée et l’arrivée au sein d’une banale famille française de ces événements historiques qui ont bouleversé la société occidentale. Les choses n’ont plus jamais été après ce qu’elles étaient avant, n’en déplaise aux méchantes langues et mauvais esprits qui ne sont pas les derniers pourtant à profiter encore des progrès, de société en particulier, qui en sont issus. En ces temps de révisionnisme général, il me semble que rappeler ceci, sous une forme comique et populaire qui plus est, tient presque du devoir civique et républicain…! Le but restant, bien sûr, d’abord et malgré tout, de faire rire petits et grands. Histoire dans l’histoire, digression dans le récit ou parenthèse enchantée, Le Bac 68 peut être aussi bien apprécié par ceux qui en auront suivi le récit principal tel qu’il est développé dans La danse du Diable et qui seront curieux d’en découvrir un ressort caché, que par ceux qui n’auraient rien vu encore et que la perspective d’un spectacle plus court (1h50 au lieu de 3) rassurerait pour une première prise de contact avec mon travail, mon œuvre, ou comme on dit : «mon univers» !
Philippe Caubère
Le Bac 68
Amphithéâtre d’O – Domaine d’O, à Montpellier
Ecrit, mis en scène et joué par Philippe Caubère, après avoir été improvisé devant Jean-Pierre Tailhade et Clémence Massart
Assistant à l’écriture : Roger Goffinet
Lumière : Claire Charliot
Son : Mathieu Faedda
Styliste : Christine Lombard / Jupe de la mère : Sophie Comtet d’après un tableau d’Egon Schiele
Production Véronique Coquet pour La Comédie Nouvelle
Vendredi 15 juin, 22 heures
Samedi 16 juin, 22 heures
Tarif plein 34 € Tarif réduit 28 € Jeune 10 €
Information, réservation billetterie : + 33 (0)4 67 63 66 66
Rencontre avec Philippe Caubère, Samedi 16 juin à 18 heures sous chapiteau / Pinède