Du 13 septembre au 9 novembre 2013, la Galerie Annie Gabrielli présente l’exposition 7 métamorphoses constituée de 7 photographies grand format, dont un diptyque. Elle décline diverses situations et forme une boucle, avec un début et une fin.
Des mises en scène de manièrethéâtrale, lesimages montrent le photographe et son modèle – toujours le même – dans un décoraustère et des poses hiératiques. Les lieux se réduisent à des signifiantsarchitecturaux : un mur, une porte, une fenêtre, un balcon, un couloir et lesaccessoires se retrouvent d’image en image : une chaise, un rideau, unebalustrade, un paysage, le cordon déclencheur de l’appareil. Nulle volonté deréalisme. Au contraire, l’abstraction des lieux semble plus de l’ordre d’unespace mental.
Néanmoins,très vite, on se heurte à des incohérences spatiales et narratives.L’impossible rencontre entre l’artiste et son modèle nous entraîne vers dessituations troublantes. Le regardeur et le regardé, dont les positions parfoiss’inversent, ne se voyant pas et pourtant l’un en face de l’autre dans l’image,ou dos à dos se voyant, par miroirs interposés. Ce que montre l’image n’est pasce qui a été.
L’illusiondu début fait place à un délitement de la représentation qui s’accélère d’imageen image. Au-delà du portrait, c’est la question du corps photographié que posel’artiste. Un rapport érotique à trois composantes : le photographe, le modèleet l’appareil photographique. Ce qui rend la présence du modèle si désirable,c’est qu’il est le corps d’une image à venir. Il suffit, par une métamorphosedu désir, de traverser le réel pour l’obtenir.
L’artiste,Sabine Meier retrace à travers son œuvre, une partie d’elle, qui, possédantdeux nationalités a voulu représenter sa conception de la frontière, un lieu de passage où « moncorps d’un pays à l’autre résolvait des questions que je ne sais même pas poser ».
Laparticularité de ses œuvres, c’est qu’il n’y aucun montage numérique. SabineMeier travaille en argentique, ce qui suppose ici un long processus : lesdécors des photographies incluent d’autres photographies préalablement tiréessur bâche qui nous perdent dans un labyrinthe dont nous cherchons la sortie.Nous sommes dans la métamorphose de l’espace et l’illusion devient image.
Lesphotographies, de grands formats, sont encadrées d’un épais cadre brun. Cechoix a son importance : il permet à l’artiste d’insister sur l’intensité desvides et aux personnages de prendre appui sur le cadre, nous impliquant dans leprocessus de la représentation et de ses ambiguïtés.
Pouren savoir plus sur l’artiste : www.sabinemeier.com
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