Quatre Girafes de Rothschild seront visibles dès le 2 avril dans leur enclos
Le zoo de Lunaret attendait leur venue depuis mi-novembre. Voilà que le rêve s’est enfin réalisé : quatre girafes mâles de la sous-espèce de Rothschild sont arrivées la semaine dernière en provenance de la Gironde, de l’Ardèche mais aussi d’Allemagne et de la Tchéquie.
S’il avait d’abord été question d’accueillir des girafa peralta, dont la sous-espèce basée au Niger ne compte plus que 200 individus, c’est finalement des Rothschild que le programme européen a décidé d’introduire au cœur des 80 hectares du parc zoologique de Lunaret.
Originaire du Kenya, cette girafe fait partie des spécimens en voie d’extinction. Chassée pour sa chair, braconnée pour sa queue, sa cause est tout aussi alarmante que celle des éléphants et des gorilles. Elle a ému la ville de Montpellier au point d’être au centre de toutes les attentions depuis plusieurs années.
Lorsque Laurence Colas, actuelle directrice du parc de Lunaret, arrive en 2003, le zoo n’est qu’à la 23ème position sur la liste d’attente du programme européen. Grâce à son double bagage – elle est architecte et titulaire d’un brevet de technicien agricole – elle donne avec son équipe l’impulsion nécessaire pour faire aboutir le projet : le conseil municipal vote des crédits – 500 000 euros pour la reconstitution de l’espace naturel- , la ville plaide la cause de son zoo auprès du congrès de l’EAZA (European Association of Zoos and Aquaria). Lunaret obtient finalement le feu vert Marc Damen, directeur du parc zoologique de Rotterdam et coordinateur du plan d’élevage.
Depuis, tout a été mis en œuvre pour assurer un confort optimal aux girafes et leur garantir une acclimatation rapide dans le faune et la flore de Montpellier. Un espace de 3000 m² leur a été construit avec des pierres particulières pour éviter blessures et chutes qui pourraient être fatales. Un bâtiment de 200 m² a été adapté à leur taille et diffuse une température constante de 16°C grâce à un chauffage au bois. Enfin, les soigneurs ont suivi une formation particulière pour s’occuper cet animal très réactif au bruit et compenser l’absence de feuilles d’acacia par des légumineuses riches en sels minéraux. Chester, Abby et les autres sont choyés : ils semblent d’ailleurs se conformer doucement à leur nouvelle vie sous le soleil de Montpellier, malgré les petits tracas des débuts. Il faut dire que la responsable de l’animalerie Christelle Beusquart et son équipe sont toujours là pour veiller au grain. Pour cette passionnée présente sur le terrain tous les jours et parfois les nuits pour vérifier que tout est en ordre, la girafe est un « animal terriblement attachant ». Et on peut la croire quand on la voit appeler ses petites protégées par leurs noms et leur donner en marge de leur foin quotidien – de 7 kg à 70 kg selon les périodes – de petites friandises : des morceaux de biscottes que les langues noires attrapent avec gourmandise. La jeune femme espère l’arrivée d’une femelle, bien qu’elle sache que cela ne se produira pas avant « plusieurs années ». Car le zoo doit d’abord faire ses preuves et attendre l’aval du programme européen avant d’envisager d’entrer de plein pied dans une phase de reproduction. Naissances, décès, entente entre les girafes sont autant d’éléments pris en compte dans le choix final de la commission.
Mais, l’arrivée des girafes à Lunaret n’entre pas seulement dans un vaste programme de prévention, de vulgarisation scientifique : elle est aussi une chance donnée au parc pour redynamiser son espace zoologique, comme le souligne Laurence Colas. Une réorganisation biogéographique est ainsi en cours de réalisation : des nyalas devraient bientôt faire leur apparition au côté de l’enclos des girafes pour constituer un fil rouge est africain. Dans tous les cas, la présence de ces nouvelles pensionnaires au long cou devrait attirer les foules et se faire remarquer parmi les 1500 animaux accueillis par le zoo de Lunaret !
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