Cinéma : De mauvaise foi, une comédie familiale mêlant humour et morale

Réginald Le Vaillant (Pascal Demolon), un notaire très affairé, vit à Paris et se désole du recul de l’engagement, de la perte des valeurs familiales de ses clients. Tel un personnage de Balzac, il définit sa fonction : « Mon métier : protéger les vivants, lier les vivants et les morts. »

Ce qui préoccupe Réginald, c’est son château XIXe et le coût des chantiers de restauration : ravalement de toiture, la courtine… Le château en question fait pourtant bonne figure et une partie des scènes du film se déroulent dans son parc et ses salons. Réginald souhaiterait qu’il soit classé et commence des démarches auprès de la DRAC.

L’épouse Blandine Le Vaillant (Herrade von Meier) a un tout autre souci, le futur gendre ne colle pas à l’éducation religieuse de sa fille, la belle Athénaïs (Romane de Stabenrath). La famille est catholique pratiquante. En fait Réginald a trouvé des arrangements. Il ne pratique que pour semblant et c’est surtout le sort de son château qui obsède ses pensées.

La rencontre avec une comtesse mourante (Evelyne Buyle) lui donne l’idée farfelue de faire épouser sa fille au filleul de la comtesse. Elle veut léguer sa fortune à Arthur Chambourcy (Jean-Baptiste Lafarge) à la seule condition qu’il ait la foi.

A mille lieux de se douter du legs qui l’attend, le jeune artiste peint des nus féminins. Et dès qu’Arthur croise Athénaïs, il souhaite en faire un de ses modèles. Elle est très amoureuse d’Eliott Moulard (François-David Cardonnel) mais en tant qu’athée aux “mauvaises manières”, il est rejeté par ses parents, surtout par la mère qui le trouve vulgaire. Il a fait l’ENA, parle politique et entreprise.

Des quiproquos s’emmêlent et c’est le choc des cultures, quand les parents des amoureux se rencontrent et partagent un dîner qui tourne au jeu de massacre.

Ce film à l’image soignée offre des moments de rire, d’amusement, de sarcasme. Et en même temps, ce qui gêne c’est la dimension religieuse qui mène le scénario et l’intention du film. Philippe Duquesne comme collègue notaire réussit très bien son interprétation. Les rôles de la comtesse, de l’architecte des monuments historiques ne sont pas crédibles dans les scènes proposées. On rêverait dans la mère catholique pratiquante à Anémone, un côté lâcher-prise du film plutôt qu’une orientation prédéfinie.

Fatma Alilate

De mauvaise foi

Un film réalisé par Albéric SAINT-MARTIN

Synopsis : Un notaire vieille France doit impérativement sauver son château délabré et empêcher le mariage de sa fille avec un golden boy prétentieux. La fortune promise par une comtesse mourante à un jeune artiste bohème, pourrait régler tous ses problèmes. À condition que le futur héritier devienne un bon catholique, et tombe amoureux de la jolie fiancée…

Pascal DEMOLON (Fiasco, Five), Philippe DUQUESNE (Bienvenue chez les Ch’tis, Les Deschiens), Herrade von MEIER (Adieu Monsieur Haffmann, Les Faux British), Jean-Baptiste LAFARGE (La crème de la Crème, Les yeux de sa mère), François-David CARDONNEL (Le Bazar de la Charité), Romane de STABENRATH (Anthracite)

Scénario : Hubert de TORCY et Albéric SAINT-MARTIN

Durée : 1h34

Librement adapté du livre Les Pieuses Combines de Réginald de Thomas Hervouët (éditions Quasar, 2014).

DE MAUVAISE FOI | Bande-annonce officielle avec Pascal Demolon et Philippe Duquesne